SINGUILA

La première fois que Singuila était annoncé en Côte d’Ivoire, c’est en agitant le spectre de la guerre que certaines personnes l’avaient découragé. La seconde fois, c’est avec la psychose provoquée par les déchets toxiques que d’autres esprits malins ont voulu l’effrayer. Mais fidèle à son histoire d’amour avec les ivoiriennes qui le lui rendent bien d’ailleurs, l’homme est venu et a prouvé qu’il les porte dans son cœur.
21/10/06 • Es-tu satisfait du concert que tu as donné ?- C’était vraiment la totale ! L’on ne pouvait demander mieux.• T’attendais-tu à un tel succès ?- Non. Pas du tout. Je suis agréablement surpris par l’engouement que ce concert a suscité. Mais là, je suis un peu triste, parce que je suis sur le point de repartir. J’aurais voulu rester un peu plus longtemps. Cependant, j’ai pris le maximum d’ondes positives et ça m’a donné vachement confiance en moi. J’en ai vraiment grand besoin, parce qu’il arrive des moments où l’on se pose parfois des questions. Je remercie le peuple ivoirien d’être venu me soutenir. Car je sais que les gens sont venus de partout, de l’intérieur du pays comme de l’extérieur. Ils ont fait salle comble à ce concert. Pour ça, je les remercie du fond du cœur. Je les porterai toujours dans mon cœur partout où j’irai.• Quels sont les moments forts qui t’ont marqué pendant ce spectacle ?- Il y a eu plusieurs moments forts à mon avis. Mais les plus marquants sont ceux pendant lesquels j’ai vu des filles monter sur scène pour ne serrer très fort dans leurs bras. Entendre toutes ces personnes chanter ensemble certaines de mes chansons qui ne sont pas connues partout, voir ce public chanter en chœur a été un grand moment de bonheur et d’émotion pour moi. Cela m’a énormément touché.• A ce show, tu as justifié aussi ta réputation de tombeurs de nanas. N’est-ce pas ?- C’est vrai que le public était composé en majorité de femmes. Mais je peux dire que ce sont mes mélodies qui touchent le plus, les femmes. Car mes textes ne leur sont pas forcément destinés. Vu qu’ils abordent souvent des sujets un peu décalés. Mais… quoi qu’on dise, je ne suis pas un chanteur à femmes. Je chante les femmes et je pense que j’ai aussi ces mêmes relations avec les hommes.• Mais il faut reconnaître que ta relation avec les femmes est plus intense qu’avec les hommes. La preuve, elles ne t’ont pas lâchéjusqu’à la dernière minute ? - C’est clair. Chaque jour dans le hall, il y avait les fans à qui je signais des autographes, on causait et on échangeait les adresses. Même en quittant l’Hôtel pour l’aéroport, des fans m’ont accompagné encore. Je dirais que tous les Ivoiriens m’ont accompagné avec leurs sourires et leur chaleur. Ça fait du bien. Ce n’est pas partout qu’on réserve ce genre d’accueil. • Comment fais-tu pour être si complice des femmes ?- En restant moi-même. En essayant de rester naturel aussi longtemps que je le peux. J’avoue que ce n’est pas évident tous les jours. Souvent, c’est au moment où tu es pressé que tu rencontres des fans qui t’attendent devant une radio ou un hôtel… Si tu ne leur prêtes pas attention, ils peuvent se sentir abandonnés ou frustrés. Ce sont des situations délicates, auxquelles il faut faire très attention tout le temps. Sinon les gens peuvent penser que tu es dur ou froid avec eux. Parfois ils peuvent penser que tu as chopé la grosse tête.• Hormis la musique, Singuila a-t-il d’autres passions ?- J’aime le cinéma et j’adore regarder les films. • Quels est le genre de films que tu aimes regarder ?- Moi, je suis bon public. J’aime tous les genres de films. C’est en les regardant que je peux aimer ou détester certaines parties.• Regardes-tu souvent des films africains ?- J’aime bien les films africains. Mais il n’y en a pas beaucoup.• Singuila et la lecture ?- Ah ! Je ne suis pas gros lecteur, malheureusement. Par contre, je suis un gros rêveur. Dès que j’ai un moment libre, au lieu de lire un livre, je préfère rêver et je regarde un film. Je ne sais pas. Mais quand je me décide de lire un livre, il me vient peu après une irrésistible envie de dormir.• Il t’arrive souvent de faire la cuisine à la maison ?- Oui. J’adore la cuisine. Je ne suis pas le meilleur des cuisiniers. Mais je me débrouille bien, quand même. • Il y a-t-il des plats ivoiriens que tu as aimés particulièrement pendant ton séjour ?- Oui. J’aime la cuisine ivoirienne en général. Car la nourriture est variée par ici. J’ai apprécié plusieurs mets les poulets et poissons braisés, le kédjénou de poulet. J’ai mangé de l’attiéké, l’alloco, du foutou igname avec la sauce pistache… Ensuite, j’ai mangé une sauce avec des morceaux de queue dedans… (Tony Adams l’organisateur de spectacle intervient) C’est de la sauce claire à la queue de bœuf.• Changeons de sujet. En matière de sport, quelle est ta discipline préférée ? - Le basket-ball est mon sport favori. A la limite, il fait partie des disciplines sportives qui me passionnent beaucoup.• Tu ne vas pas me dire que c’est le basket-ball qui t’a donné ce physique d’athlète. Tu fais au moins de l’haltérophilie ?- (Rires) Non. Je dois cette forme au basket. C’est ce que j’ai hérité du basket. De temps à autre, je fais quelques pompes, mais sans plus. La plupart du temps, je le fais avant de prendre ma douche. Avant, je jouais au football. Et j’ai partagé la joie des Eléphants suite à leur victoire du dimanche (dimanche 8 octobre dernier). • Quels sont les footballeurs ivoiriens que tu apprécies le plus ? - Drogba et Eboué.• Pour revenir à ton spectacle, quelle est l’histoire de ton clip qui passait pendant que tu chantais ?- Dans ce clip, je suis dans une ville où il y a des affiches partout. Et sur ces affiches, il est écrit «Attrape-le si tu peux». Sur la feuille, il y a aussi l’image du médaillon en forme de «S» qui est le logo de ma chaîne. En fait, mon nom Singuila est incrusté sur cette médaille. Au début du clip, une fille vient vers moi en courant et m’arrache cette chaîne. Je la poursuis en même temps pour la récupérer. D’autres personnes cherchent aussi à s’emparer du pendentif. Vers la fin, la jeune fille se retrouve avec une foule à ses trousses. N’en pouvant plus, elle revient vers moi et me balance la chaîne.…- Je porte la chaîne à mon cou et je cours vers ma moto. A la fin du clip maintenant, la fille, toute fatiguée, s’approche de moi, car il n’y a plus de foule derrière elle. Elle me sourit et essaie de récupérer à nouveau ma chaîne. C’est à ce moment que le «S» apparaît dans mon œil. Pour dire que je n’ai pas besoin de cette chaîne pour être Singuila. Car c’est moi-même qui fais le «S».• Comment fais-tu pour avoir ce regard d’acier ?- Je ne fais pas de l’hypnose comme le croiraient beaucoup de personnes. Ce n’est pas un but, pour moi, de dégager quelque chose de dur. Cela ne colle pas forcément à l’image que je veux mettre en avant, quoi.• Il se dit que tu as un cœur tendre. Est-ce vrai ?- C’est vrai. J’avoue que j’ai un cœur tendre. C’est pourquoi quand les gens disent que j’ai un regard dur, je leur réponds que ce n’est pas voulu. • A quoi répond cette visite au village SOS d’Abobo ?- Le concert que j’ai donné à Abidjan est intitulé Cœur d’Or. Il a été organisé dans le but de faire un geste pour ces gosses du Village SOS d’Abobo. Une partie de la recette leur est destinée. Pour cette raison, il fallait que je me rende compte de la réalité en visitant personnellement ce Village. Voir dans quelles conditions vivent ces enfants, voir leur sourire et échanger avec eux.• Qui est réellement Singuila ?- Singuila est mon vrai nom. Je ne cherche à cacher ou à véhiculer autre chose que ce que je suis. Je suis quelqu’un qui est positif et qui pense un minimum aux autres. Sans les autres, je ne suis rien du tout. Surtout que je suis artiste.• Quelle sera ta première préoccupation une fois à Paris ?- Je ne sais pas si j’aurai le temps de rentrer chez moi dès mon arrivée. J’ai des émissions télé que je dois honorer. Ensuite, le lendemain (mercredi 11 octobre), j’irai à Strasbourg pour d’autres concerts.• Quels plans de promotion pour l’album Ghetto Compositeur ?- Moi, je peux juste proposer quelques idées, mais ce n’est pas moi qui m’occupe de la partie business de ma carrière. Je ne m’occupe que de la partie artistique.• As-tu une attente particulière de cet album ?- J’espère qu’il va plaire à ceux qui ont aimé le premier album. J’espère aussi qu’ils vont percevoir le petit message que j’ai essayé de leur faire passer dans cet album.• Quel est ce message ? - C’est que je suis devenu un peu plus mature sur le plan artistique. J’ai acquis un peu plus d’expérience dans cet album. Et je voudrais qu’ils se rendent compte de cette évolution. Car c’est pour eux que je travaille. Je remercie toutes les personnes qui ont payé rien que pour vibrer avec moi au concert. C’est surtout pour eux que je travaille et je ne cesserai jamais de m’améliorer pour les satisfaire au maximum à d’autres rendez-vous plus grandioses.
tepson_dro@yahoo.fr.
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